Notre église copte orthodoxe se distingue de toutes les autres églises par l’attention toute particulière que semble lui avoir donnée notre Seigneur Jésus Christ.
Dans la Sainte Bible, l’Egypte est surtout considérée comme une terre de refuge. Elle fut visité par de nombreux prophètes ainsi, Abraham foula le sol d’Egypte : « D'Égypte, Abram avec sa femme et tout ce qu'il possédait, et Lot avec lui, remonta au Négeb. » (Gn 13 :1) De même que Joseph « Joseph avait donc été emmené en Égypte » (Gn 39:1) qui devint le député de Pharaon. « Pharaon dit à Joseph : Vois : je t'établis sur tout le pays d'Égypte » (Gn 41:4) Jacob et ses 12 fils demeurèrent également en Egypte ou ils devinrent une nation « Voici les noms des Israélites qui entrèrent en Égypte avec Jacob ; ils y vinrent chacun avec sa famille […] Les Israélites furent féconds et se multiplièrent, ils devinrent de plus en plus nombreux et puissants, au point que le pays en fut rempli. » (Ex 1:1-7). Moise grandit et fut élevé dans les traditions et l’enseignement Egyptien. Il en fut de même pour de nombreux autres prophètes.
L’Eglise d’Egypte est la seule entre toutes les églises qui a fait l’objet d’une prophétie dans l’Ancien Testament annonçant sa fondation : « Ce jour-là, il y aura un autel au Seigneur au milieu du pays d'Égypte, et près de la frontière une stèle du Seigneur. Ce sera un signe et un témoin du Seigneur Sabaot au pays d'Égypte. Quand ils crieront vers le Seigneur par crainte des oppresseurs, il leur enverra un sauveur et un défenseur qui les délivrera. Le Seigneur se fera connaître des Égyptiens, et les Égyptiens connaîtront le Seigneur, en ce jour-là. Ils offriront sacrifices et oblations, ils feront des vœux au Seigneur et les accompliront. » (Is 19:19-21).
Nous remarquons que cet autel, dont parle Isaïe dans sa prophétie, ne peut pas être un autel païen, car il est bien désigné comme autel du Seigneur. Il ne peut également pas être un autel juif, puisque les juifs n’offrent aucun sacrifice en dehors de Jérusalem. Cet autel ne peut donc être qu’un autel chrétien sur lequel les égyptiens ont offert un sacrifice au Seigneur quand ils L’ont connu. Ayant fait l’objet d’une prophétie, on peut donc en déduire que cet autel présente un grand intérêt aux yeux de Notre Seigneur, la reconnaissance du Seigneur par les égyptiens est donc un signe et un témoignage tout particulier pour Dieu.
« Bénédiction que prononcera le Seigneur Sabaot : " Béni soit mon peuple l'Égypte" (Is 19:25) : C’est ainsi qu’ Isaïe conclut sa prophétie. Quelle belle expression par la quelle nous sommes désignés par notre Seigneur : « Mon peuple ». Comment après cela les juifs peuvent prétendre être le seul peuple élu de Dieu. Ici Dieu ne bénit évidemment pas le peuple païen d’Egypte mais bénit le peuple dans sa foi…
Cette prophétie annonce non seulement la création de l’église copte (église d’Egypte), mais elle clame également la bénédiction de Dieu pour elle !
En plus de tous ces éléments, l’Egypte fut le seul pays, à l’exception de son pays natale, à avoir été visité par le Christ. En effet quelques semaines après la naissance de Jésus à Bethléem de Judée, « Voici que l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : " Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; et restes-y jusqu'à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. " Il se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte ; et il resta là jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : D'Égypte j'ai appelé mon fils.(Osée 1 :1) » (Mt 2:13-15)
Cette fuite en Egypte se fit de l’est du Sinaï jusqu'à l’ouest de la vallée de Nitrie, ainsi que vers le Sud jusqu'à Assiout dans la Haute-Egypte.
Le chemin emprunté par la sainte famille lors de sa fuite en Egypte est aujourd’hui un chemin de pèlerinage pour tous les chrétiens du monde entier. Plusieurs miracles ont eu lieu sur ces endroits que Notre Seigneur Jésus Christ a foulé de ses pieds, parmi lesquels on peut citer le palmier auquel Jésus donna l’ordre de refleurir afin de permettre le repos de la sainte famille sous la fraîcheur de son ombre... Ultérieurement plusieurs églises furent érigées tout au long de ce chemin, bénit par Dieu lui-même.
Ceci est encore une preuve d’amour de Dieu pour l’Egypte puisqu’ en effet il y de nombreux autres pays dans lesquels la Sainte Famille aurait pu aller se réfugier. Cette visite ne fait d’ailleurs que confirmer une autre prophétie du livre d’Isaïe toujours dans ce même chapitre 19 au premier verset : « Voici que le Seigneur, monté sur un nuage léger, vient en Égypte » Ce verset a été interprété par Saint Cyril le Grand qui explique que le nuage léger n’est autre que la Sainte Vierge Marie dans toute sa pureté.
Dans ce même chapitre est annoncée la fin de l’idolâtrie en Egypte « Les faux dieux d'Égypte chancellent devant lui et le cœur de l'Égypte défaille en elle. » (Is 19 :1) Ce verset fut bien accomplit puisque durant la visite de la Sainte Famille, les idoles s’écroulaient sur le passage de Jésus ce qui provoquait la colère de certains des habitants qui chassaient la Sainte Famille de ville en ville. Et c’est de cette façon que s’est fait le parcours de la Sainte Famille en Egypte qui put ainsi sanctifier plusieurs lieux en Egypte.
Saint Marc l’évangéliste un des soixante dix disciples de Jésus et rédacteur d’un des quatre Evangiles, était né, peu après le début de l’ère chrétienne, à Cyrène capitale de la Cyrénaïque en Afrique du Nord, dans une famille de riches agriculteurs juifs. La famille décida de fuir l’insécurité et d’aller se réfugier en Palestine où elle s’établie dans une maison à Jérusalem juste à l’époque où Jésus commençait à faire parler de Lui. Très vite il fut captivé par l’enseignement de Jésus, et c’est jeune qu’il se fit baptisé par Saint Pierre.
A plusieurs reprises la mère de Saint Marc reçut Jésus dans sa maison, c’est d’ailleurs à cet endroit que Dieu fit la Pâque et c’est aussi dans cette maison que le Saint Esprit descendit sur les disciples le jour de la Pentecôte. C’est pour cette raison que cette maison fut considérée par toutes les églises apostoliques comme la première des églises du monde.
Il retourna ensuite dans son pays natal où il exerça quelques guérisons, puis il prit la direction d’Alexandrie sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Enfin arrivé à Alexandrie, Saint Marc était complément épuisé, de plus la sangle de sa sandale était complément abîmée. Il se rendit donc chez un cordonnier du nom d’ Anianus pour faire réparer ses sandales, lorsque celui-ci saisit une alêne pour faire ce travail, il se piqua le doigt et s’écria en grec « Heis o Theos » ce qui signifie « Dieu est Un ». Saint Marc fut alors rempli de joie à ce cri qui en effet lui révélait le monothéisme de Anianus. Il le guérit miraculeusement, et lui enseignait qui était réellement ce Dieu unique lui ouvrant ainsi les portes du Royaume de Dieu en le convertissant. C’est ainsi que fut posé la première pierre de la fondation de l’église d’Alexandrie. Le cordonnier invita alors Saint Marc chez lui, et toute sa famille reçut le baptême. Par la suite d’autres familles se firent baptiser et le nombre de fidèles ne faisait que de croître.
Le succès de Saint Marc fut si grand qu’il commença à éveiller des sentiments de jalousies chez certaines personnes. Saint Marc sentit le danger et ordonna Anianus évêque, ainsi que trois autres prêtres : Mylios, Sabinos et Sardinos et sept diacres le tout pour s’occuper de la communauté au cas où il lui arriverait quelque chose ou s’ il devait simplement s’absenter. C’est d’ailleurs ce qu’il dut faire puisqu’il partit rejoindre Saint Paul qui avait besoin de lui : « Seul Luc est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est précieux pour le ministère. » (2Tm 4:11). Avant de rejoindre Saint Paul, il fonda une église dans la crypte où la Sainte Famille s’était réfugiée accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe cité au premier chapitre.
C’est après le martyr de Saint Pierre et de Saint Paul qu’il rentra en Egypte, à son arrivée il constata que l’église d’Alexandrie avait énormément grandi. Saint Marc prêcha encore quelques années au nom du Seigneur Jésus Christ et contre les dieux païens locaux ainsi que les idolâtries. Alors se réveilla un sentiment de haine très intense de la part des idolâtres.
La Pâque de l’année 68, tomba le même jour que la fête du très populaire dieu Sérapis. Une foule surexcitée se rassembla dans le temple de Sérapis et décida d’aller chercher noise aux chrétiens qui célébraient la messe de Pâque dans l’église de Bucalis. Les païens entrèrent donc dans le sanctuaire, où Saint Marc présidait la messe, s’emparèrent du Saint, lui passèrent une corde autour du cou et le traînèrent à travers les rues de la cité. Avec la complicité des autorités, Saint Marc fut incarcéré. La nuit, un ange du Seigneur lui apparut, le fortifia et l’encouragea à supporter la couronne de martyre. Le lendemain il fut à nouveau traîné dans les rues d’Alexandrie, son corps fut lacéré de toutes parts et son sang laissé derrière lui. Il subit ainsi le martyre laissant sa vie entre les mains de Dieu. Apres son martyre, la foule voulut brûler son corps afin que ses fidèles ne puissent en vénérer les reliques mais à ce moment là un vent violent commença à souffler et une pluie torrentielle s’abattit sur la ville, dispersant la foule. Les chrétiens s’empressèrent d’enlever le corps et l’inhumèrent secrètement sous l’autel de l’église de Bucalis, qui porte désormais le nom du Saint.
Ses reliques ont longtemps été conservées à Alexandrie, puis elles ont été volées par des vénitiens en 829. Et c’est en 1968 qu’elles ont été en partie restituées à l’Egypte par le pape de Rome Paul VI à Sa Sainteté le Pape Cyrille VI, elles sont aujourd’hui principalement vénérées dans la grande cathédrale de Saint-Marc au Caire.
C’est ainsi que Saint Marc fonda l’église chrétienne en Egypte, qui n’est autre que l’église copte dont les papes sont les successeurs de Saint-Marc. Aujourd’hui Sa sainteté le Pape Chenouda III et le 116ème successeur de Saint Marc et donc le 117ème pape.
Vers la fin du deuxième siècle l’église copte a énormément grandit elle s’étant maintenant au delà d’Alexandrie et se retrouve dans toutes les régions de l’Egypte jusqu’au oasis du désert. Elle possède près de 40 diocèses. Elle commence à entretenir de nombreux contacts avec les églises voisines.
Mais la croissance du christianisme à cette époque, sa vitalité se mesure aussi à la persécution qu’il a eu a encourir. En effet les empereurs romains, soucieux de préserver l’unité idéologique de l’empire au travers du culte rendu à leur personne, ne pouvaient rester indifférent a la monté en puissance du christianisme. C’est pour cela que commença une lutte contre les chrétiens, c’est en 202 que Septime Sévère ouvrit les hostilités en promulguant l’édit d’interdiction du christianisme. Une persécution se mit en place et de nombreux martyres eurent lieu, l’école d’Alexandrie (école chrétienne) fut fermée et son doyen, saint Clément, contraint de fuir.
Une nouvelle persécution beaucoup plus violente eut lieu en 250, ordonnée par Dèce et imposa au Pape Dionesius d’Alexandrie de fuir au désert. Ce fut ensuite à Valérien de persécuter les chrétiens en 257, le Pape Dionesius fut cette fois contraint d’aller en Libye où il annonça l’Evangile. C’est ainsi que la persécution favorisait l’expansion de la foi nouvelle.
La Petite Paix de l’Eglise eu lieu en 259, grâce a Gallien qui mit en place l’édit de tolérance, ce qui permit a l’Eglise de bénéficier d’un répit qui vu alors l’évangélisation progresser à grand pas et atteignant le sud de l’Egypte. Mais cette paix prit fin avec l’arrivée de Dioclétien qui commença sa persécution des chrétiens en limogeant de l’armée tout soldat qui ne voulait pas rendre un culte aux idoles romaines. Mais c’est en 303-304, avec la publication de ses 4 édits de persécution a l’encontre de toute la chrétienté d’orient que l’empereur romain amena une véritable air de martyre sur tout le pays d’Egypte. Près de 800 000 Enfants, Femmes et Hommes furent martyrisé en Egypte. L’Eglise d’Egypte fut à ce point meurtrie que, plus tard, elle choisit le début du règne du tyran (284) comme l’année initiale de son nouveau calendrier dit « le calendrier des martyrs ». Le souvenir de ces hommes et femmes morts pour leur foi imprègne, encore aujourd’hui, très profondément la spiritualité et l’indenté copte.
Durant ces vagues de martyres, plusieurs chefs spirituels fortifiaient les martyrs, les aidaient dans leur missions, les soutenaient en prison, leur procès et même sur les lieux des exécutions. Beaucoup de témoins oculaires réécrivirent l’histoire des ces Saint Martyrs afin de perpétuer à jamais leur mémoire. Apres ces persécutions la foi n’en n’est ressortie que grandit.
La politique bienveillante des empereurs romains envers le christianisme va faciliter la conversion en masse du peuple égyptien.
C’est à Alexandrie que prend naissance la première controverse qui va secouer toute l’Eglise à propos du mystère du Christ, Verbe de Dieu incarné. Vers 318-323 un prêtre nommé Arius, exposa une théologie insistante, dans la Trinité, sur la spécificité du père seul « nom engendré » et « non devenu ». Par là, il dévalorisait la personne du fils, qui ne pouvait être coéternel au Père mais créer directement par lui. On en arrivait rapidement à nier que le Fils, fut véritablement Dieu. En 324, évêques égyptiens et libyens réunis en concile excommunièrent Arius. Mais celui-ci avait fait des émules en Asie et devant l’agitation causé par cette affaire, l’empereur Constantin convoqua un concile œcuménique à Nicée en 325.
Le Pape Alexandre d’Alexandrie y siégea avec son diacre Athanase. Le concile proclama le Fils « Vrai Dieu, issu de vrai Dieu, engendré non pas crée, consubstantiel au Père » Athanase succéda à Alexandre et devint Pape d’Alexandrie en 328, toute sa vie ne fut qu’une longue lutte contre l’arianisme, à Nicée d’abord, sur son trône épiscopal ou en exil. En effet, dés 335, le puissant parti arien parvint à le faire condamner, déposer et exiler ; c’est ainsi qu’il passa quelque temps à Trêves, en Allemagne, ce qui lui permit de faire connaissance avec le monde occidental. Rétabli sur son siège en 337, il fut à nouveau banni et vint se réfugier à Rome en 340 ; revenu dans sa ville épiscopal en 346, il fut à nouveau exilé et se réfugia cette fois-ci dans le désert d’Egypte, auprès de ses moines ; rappelé en 361, il sera encore exilé et rétabli deux fois avant sa mort en 373. Champion de l’orthodoxie nicéenne, saint Athanase le fut autant par la plume, défendant partout la divinité du Christ, que par ses souffrances qu’il endura pour sa fidélité à la foi.
Lors du Concile d’Ephèse en 431, le Pape Cyrille condamna et exila le patriarche de Constantinople Nestorius, qui refusait à la Vierge Marie l’épithète de Théotokos qui signifie « Mère de Dieu ». Car en effet selon Saint Cyrille le grand si Jésus est Dieu, alors sans nul doute Marie est Mère de Dieu, car le Christ est un, on ne peut séparer en Lui l’humanité de la divinité, sans que pour autant celles-ci soient confondues. Quelques années plus tard, à Constantinople, le moine Eutychès développa, de façon confuse et erronée, la position de Saint Cyrille en insistant à ce point sur l’unité de Christ qu’il semblait que l’humanité eut été absorbée par la divinité. Il niait ainsi la nature humaine du Christ en disant que son corps n’était qu’un corps éthéré qui passa à travers le sein de la Sainte Vierge Marie. Un concile local de sept évêques fut réuni, présidé par Flavien de Constantinople, qui condamna Eutychès en tant qu’hérétique. Mais le pape Disocores d’Alexandrie, ressenti ce jugement comme une condamnation de la christologie de saint Cyrille le grand et avec l’appui de l’empereur Théodose II organisa en août 449 un autre concile à Ephèse espérant clarifier la situation. Eutychès se soumit à une pleine confession écrite dans laquelle il affirmait le Credo de Nicée. Il fut alors déclaré orthodoxe et fut acuité. A l’inverse les évêques qui avaient condamné Eutychès, se basant sur le Tome de Léon furent excommuniés. Le Pape Dioscores interprétait la formule de Saint Cyrille « Une seule physis (nature concrète individuelle) du Verbe de Dieu incarné » sans nier aucunement l’humanité du Christ, mais cette façon de voir était incompréhensible pour Constantinople comme pour le pape Léon de Rome qui a parlé dans son Tome de « deux physis (natures), humaine et divine, dans le Verbe incarné, c'est-à-dire de deux nature en tant que telles, essentielles » mais il avait fait abstraction au sujet en lequel elles étaient unies. En réalité, ce que l’on entendait à Alexandrie par physis ne correspondait pas à ce que l’on mettait derrière le même mot à Constantinople ou derrière le mot latin « natura » à Rome. Cependant quelque temps plus tard, Eutychès proclama à nouveau son hérésie et fut à nouveau condamné et excommunié par un concile copte local.
Deux ans plus tard, en 451, un autre concile fut réuni par l’empereur Marcien à Chalcédoine. Ce concile fut marqué par de grand enjeu politiques, des préjudices honteux, des conspirations contre l’église d’Alexandrie et contre son Pape, Dioscores. En effet lors de ce concile l’église copte fut calomniée et ses enseignements considérés a tort comme étant eutychiens. Le Patriarche d’Alexandrie fut accusé d’être eutychien car il avait présidé le deuxième concile d’Ephèse qui avait absout Eutychès. Or un concile copte condamna Eutychès et ses enseignements ultérieurement, alors comment pouvait il être considéré comme eutychien ?!
L’Orthodoxie du Pape Dioscore fur prouvée lorsque pour défendre sa Foi orthodoxe, il donna cette célèbre analogie : « Si une pièce de fer, chauffée à blanc, est frappée sur l’enclume, alors même que le fer et la chaleur forment un tout indivisible, c’est le fer qui reçoit les coups et non la chaleur blanche. Cette unité du fer et de la chaleur blanche est symbolique de l’Incarnation de Notre Seigneur, dont la Divinité n’a jamais été séparée de Son Humanité, un seul instant ni l’espace d’un battement de cil. Pourtant, si Sa Divinité n’a pas été séparée de Son Humanité, leur union se produisit sans mélange, sans fusion et sans changement, comme l’union du fer et de la chaleur blanche. Cette unité est définie comme « l’Unique Nature de Dieu le Logos Incarné » comme disait avant lui Saint Cyrille le grand et elle est synonyme de la parole de saint jean qui dit : « Le Verbe s’est fait chair ». « Quant à moi, je maintiens fermement la Foi de l’Eglise Orthodoxe, Une, Sainte, Universelle et Apostolique. Ni Eutychès, ni aucune autres personnes ne pourront me détourner de cette sainte Foi ». Quand l’orthodoxie du Pape Dioscores ne pouvait plus être remise en cause, d’autres accusations furent érigées se concentrant autour de question matérielles, comme l’interdiction d’envoyer le blé égyptien à d’autres parties de l’Empire. Ni le Pape Dioscore, ni les juges civils n’étaient présents lorsque le Concile émit le verdict déposant le Pape Dioscore, notamment pour avoir excommunié l’évêque de Rome et pour n’avoir pas assisté à la session du Concile dès lors qu’il fut convoqué trois fois, tout en étant arrêté à domicile…
A une session ultérieur du Concile, la délégation égyptienne n’étant pas représentée, la supériorité des Eglises de Constantinople et de Rome sur l’Eglise d’Alexandrie fut accordée.
L’Eglise égyptienne fut étiqueté « monophysite » assumant à tort son acceptation de l’hérésie eutychienne et encore aujourd’hui on retrouve ce terme pour qualifier l’Eglise Copte… Pourtant les faits historiques, la liturgie et les doctrines de l’Eglise Copte prouvent l’Orthodoxie de l’Eglise copte jusqu'à aujourd’hui.
En fait, à trop vouloir sonder le mystère de Jésus, le Christ, vrai Dieu et vrai homme, à une époque ou la terminologie théologique n’était pas encore unanimement définie, les Eglises furent victimes d’un dramatique quiproquo, aggravé par des dissensions politiques et culturelles. Tous partageaient la même foi dans le même Christ mais ils ne le savaient pas.
Aujourd’hui il est admis par ceux-là même qui ont condamné l’Eglise Copte d’être monophysite qu’il s’agissait d’un malentendu provenant d’un problème de sémantique. Une déclaration commune à d’ailleurs était faite entre l’église copte et l’église catholique en 1988 : « Nous croyons que notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ , le Verbe (Logos) Incarné, est parfait dans sa Divinité et parfait dans son humanité. Il a uni sa Divinité et son humanité en une Nature sans confusion, sans mélange et sans changement, un seul moment ni l’espace d’un battement de cil.
En même temps, nous faisons l’anathème de la doctrine et des enseignement aussi bien de Nestor que de Eutychès »
Cependant le mal avait était fait et l’Eglise Copte n’étant pas présent au moment du verdict du concile de Chalcédoine n’en a pas accepté son contenu, l’Eglise Copte est considéré comme non-chalcédonienne ou près-chalcédonienne. Ceux qui lui valu de subir les nombreuse répressions des empereurs chalcédonien.
Le Pape Dioscors fut exilé en Asie Mineur ou il continua de propager la Foi avant de mourir en 457. L’empereur décida d’imposer un pape sur le siège d’Alexandrie, seulement celui-ci ne fut pas accepté par le peuple, qui porta sur le siège épiscopal Timothée Elure.
La répression impériale, alors en place, contre l’Eglise égyptienne dissidente fit place, à partir de 482, à une politique d’apaisement, le patriarche Pierre Monge (477-489) ayant accepter un compromis avec l’empereur Zénon. Mais en 518 avec l’avènement de l’empereur Justin allait mettre fin a cette période de conciliation, la persécution de l’église copte continua contraignant les patriarches copte de s’exiler à l’exemple de Saint Sévère patriarche d’Antioche qui s’exila jusqu'à sa mort en 538 où il rédigea des œuvres expliquant la pensé de Saint Cyrille le Grand. En 527 l’empereur Justinien arriva au pouvoir et pratiqua une politique extrêmement répressive en vers l’église non-chalcédonienne, il alla jusqu'à fermer toutes les églises y plaçant des gardes, forçant ainsi le patriarche de s’exiler. C’est en 578 que le patriarche Damien d’origine syrienne, réussit à ramener la concorde dans l’Eglise égyptienne alors en pleine crise, il parvint à reconstituer la hiérarchie de l’église, alors affaiblie. Son successeur Anastase (605) parvient à rétablir un contact avec l’Eglise sœur de Syrie non-chalcédonienne.
En 618 l’Egypte se fait envahir par le Roi de Perse Khostrow II, période favorable aux non-chalcredoniens qui dans ce régime sont favorisés. Mais à la reconquête de l’Egypte par l’empereur byzantin Héraclius en 629, il y nomme encore un patriarche étranger forçant ainsi le patriarche Benjamin, alors en place, à s’exiler.
C’est en 641 que avec quelque millier de cavaliers, le général arabe ‘Arm Ibn al-As conquit l’Egypte ; qui affaiblie et dépeuplée par près de deux siècles d’exactions byzantines, ne lui opposa quasiment pas de résistance. Pour les coptes qui depuis 451, subissaient la coercition chalcédonienne, les envahisseurs musulmans n’avaient ils pas des allures de libérateurs ? En tout cas ils n’étaient pas plus à redouter que les Byzantins ou les Perses. L’Egypte changeait de maître pour la énième fois voila tout. Selon la tradition musulmane, le prophète Mahomet avait eu une concubine copte du nom de Marya, qui lui avait donné un fils mort en bas age. Il l’aurait tendrement chérie et aurait remis des consignes, après sa mort, afin que l’on respect les Egyptien. C’est ainsi que le général ‘Arm Ibn al-As montra dés le début sa bienveillance en rétablissant le patriarche Benjamin dans le gouvernement de son église.
Les coptes se voyaient garantir une grande liberté religieuse à la condition de payer l’impôt spécial, appelé « gizya » (impôt de la capitation), les coptes étant en effet considérés comme des dhimmis (protégés). Les individus trop pauvre pour payer l’impôt avaient pour choix de se convertir à l’islam ou la perte de leur droit civil et de la protection ce qui était alors synonyme de mort. En dehors de ces impôts, les coptes jouissaient d’une de ses ères les plus paisibles.
Sous les omeyyades, les relations entre chrétiens et musulmans sont très correctes jusque vers 700, les élites coptes continuaient d’occuper les hautes responsabilités dans les administrations et les finances. Mais en 706, un édit prohibe l’usage du copte dans les documents publics, signe que les coptes restaient omniprésents dans la vie publique. En 722, le calife Yazid aurait ordonné la destruction, des icônes chrétienne ce qui provoqua une révolte chrétienne qui secoua le Delta. Une autre révolte eu lieu en 770 dans cette même région. Plus grave encore, la grande rébellion des coptes bachmourites du Delta orientale contre les précepteurs, en 829, qui obligea le calife al-Ma’moun à venir d’Irak à la tête de son armé pour mater la rébellion dans le sang, plusieurs millier de Coptes furent déportés à Bagdad ou vendu comme esclaves…
Au fur et a mesure que l’on avance dans le siècle la situation des chrétiens est de moins en moins heureuse, des mesures discriminatoires (les shourout) plus humiliantes leur sont imposées : interdiction des processions, d’arborer la croix en public, de monter à cheval, des restrictions sur la restauration des vielle églises ou la construction de nouvelle, des restriction sur les témoignages au tribunal, sur les héritages, les adoptions, l’obligation de porter un vêtement distinctif, turban ou ceinture etc… L’Egypte est passé d’un pays à majorité copte à un pays à majorité musulmane…
En 969, les Fatimides descendants de Fatima la fille du Prophète, s’emparèrent de l’Egypte.
Le premier siècles fatimide fut tragique pour les coptes, en effet le calife al-Hâkim (996-1021) édicta de 1004 à 1013, contre les chrétiens mais aussi contre les juifs, des mesures correctives très lourdes : discrimination vestimentaire renforcées, interdiction des célébrations publique, destruction de quantité d’églises et de monastères, confiscation de leurs biens, exclusion des non-musulmans de l’administration et incitation contraignante a la conversion.
Puis c’est au tour du patriarche Christodule de subir les services du vizir Yâzourî, cette fois, qui vers 1055 l’emprisonna, fit fermer toutes les églises et accabla tous les chrétiens de taxes. Dix ans plus tard, des tensions interconfessionnelles confinées à la Haute Egypte entraîna le massacre de 66 moines près d’el- Ashounein. Pour s’adapter aux réalités nouvelles, le patriarche Cyrille II transféra son siège d’Alexandrie au Caire.
C’est lorsque le vizir d’origine arménienne, Badr al-Jamâlî, prit le pouvoir ainsi que ses successeurs, d’autres ministres arméniens convertis, que les tensions s’apaisèrent et que le calme revint pour les chrétiens. C’est pour cette raison que le second siècle du califat fatimide fut plus heureux pour les coptes qui retrouvèrent des postes de premier plan dans l’administration et l’Eglise connu à nouveau une belle prospérité. Néanmoins la population chrétienne est devenu véritablement minoritaire dans un pays islamisé et arabisé la langue copte, ancienne langue national, est désormais limité à la liturgie. A partir de la fin du XIIe siècle la liturgie, elle-même, commence à être célèbre en partie en arabe.
En 1169, le dernier Fatimide est évincé par un vizir d’origine Kurde. Hélas pour les copte cette période coïncide avec celle de croisade qui opposent les chretiens d’occident au monde musulman, les coptes sont alors soupçonnés de vouloir la victoire des chretiens d’occident, pour cela, ils sont donc chassé de l’administration mais aussi la cathédrale de Saint Marc d’Alexandrie est complément rasé par le sultan qui craint que ce lieux serve de refuge au chretiens d’occidents. Heureusement pour les coptes la situation s’améliore avec la reconquête de Jérusalem par les Egyptien en 1187, les coptes peuvent à nouveau occuper des fonctions de premier plan. Seulement l’église copte est affaiblie par leur nombre maintenant très réduit mais aussi par la précarité extrême de l’institution patriarcale, personne n’occupe le siège patriarcal d’Alexandrie de 1216 à 1235 et de 1243 à 1250.
Et en 1251, avec la prise du pouvoir par la caste des mamelouks, la situation ne va pas en s’arrangeant pour les coptes. L’administration du payas exigeant souvent leur service, le premier sultan mamelouks, nomma un vizir copte, seulement par ce geste l’influence des coptes devenait bien trop voyante, ce qui évidemment ne plaisait pas aux masse musulmanes qui firent régner une vague temporaire de persécution envers les coptes. A cela s’ajoutait l’influence de la pensé du théologien Ibn Taimiyya, sur le peuple, qui prônait une stricte soumission des chretiens à l’islam et mettait ainsi leur liberté de culte (cette idée inspire encore aujourd’hui les islamistes Egyptiens). Baybars alors au pouvoir (de 1260-1277), menaça même de mettre le feu au quartier copte de la capitale, pour les punir d’avoir allumé des incendies au Caire, ce n’était évidemment qu’un prétexte pour en arriver à ses fins. Les coptes ne doivent d’ailleurs leur salut, qu’à un moine du nom de Boulos al-Habîs, qui pu payé l’énorme somme requise par le pouvoir, ce qui ne plu pas à Baybars qui décida de faire périr ce moine, qui s’ajouta alors à la longue liste des martyres coptes... En 1319-1320 de nombreux incidents touchèrent les églises ainsi que les monastères, provoquant de graves heurts entre coptes et musulmans. Ces dramatiques événements laissèrent une trace indélébile dans la mémoire copte et affaiblirent toute la communauté.
Apres des tragiques événements, l’histoire de la communauté copte est celle d’un lent déclin. Les taxes dont les chretiens sont de plus en plus accablées pour financer la politique militaire des mamelouks, réduisit à néant toute vie culturelle. Avec la conquête de l’Egypte par les ottomans la situation ne va pas du tout s’arranger. En réalité l’Eglise copte ne vie plus qu’au travers de sa découverte par l’Occident et l’intérêt qu’elle lui porte. En effet à partir XVIe siècle beaucoup de récit, de livre, de document fut publié sur l’église copte dans le monde occidentale.
C’est seulement lorsque le vice roi Méhémet Ali, parvint à se debarasser des mamelouks en 1811 et à se rendre quasi indépendant de l’empire Ottoman, que la situation des coptes pue à nouveau s’ameliorer. En effet ce dernier avait bien compris le parti qu’il pouvait tirer des coptes dans sa volonté de se rapprocher de l’occident, et il recourut volontiers à leur service dans l’administration.
En 1855, le vice roi Mohammed Saïd abolit la gizya et permis au copte d’accéder au service militaire. C’est une première étape vers le statu de citoyen pour les coptes. Dés 1866 Khédive Ismaïl accueillait des coptes au sein du conseil consultatif qu’il avait mit en place. Enfin en 1879 à son arrivé au pouvoir, Khédive Tawfiq, proclama l’égalité entre chretiens et musulmans devant la loi, principe qui sera enregistré en 1913 dans la Loi organique et dans la Constitution en 1922. Désormais les coptes seront représentés à l’assembler législative égyptienne.
Entre 1882 et 1952 les coptes jouèrent un rôle de premier plan dans la vie de la nation égyptienne et particulièrement dans la lutte pour l’indépendance. Le pays aura même dans cette période un premier ministre copte Boutros Ghali Pacha, assassiné en 1910 par un ultranationaliste musulman. Cet engagement pour le pays, va de pair avec l’expression de revendications propres à la communauté, ils réclament des droits plus effectifs et une meilleure reconnaissance. Sous le règne de roi Fouad Ier (1917-1936), les coptes seront omniprésent sur la scène politique et sociale, il n’était d’ailleurs pas rare de voir a cette époque, lors de manifestations dans les rues d’Egypte, des drapeaux frappés de la Croix embrassé par le croissant.
Cependant à partir des années 1930, la montée en puissance de mouvement, tel que les frères musulmans, qui associent de plus en plus le nationalisme à un revivalisme islamique militant, compromit cette atmosphère d’unanimité «nationale»… Discrédité par la corruption et par la défaite contre Israël en 1948, la monarchie de Farouk est renversé en 1952. Très vite le colonel Gamal ‘abd el-Nasser s’impose comme nouvel homme fort. Il va engager le pays dans un processus de socialisation dont les chretiens souffriront particulièrement. En effet nombre de familles coptes, possédaient des intérêts dans l’industrie, les banque et les service publics et furent durement frapper par la nationalisation. Tous les partis politiques où les coptes jouaient un rôle non négligeable ont été supprimés. En 1955 les questions du statut personnel des chretiens sont transférées des tribunaux communautaires aux tribunaux d’Etat, les différentes fondations religieuses furent purement et simplement confisquées. Quantités de chrétiens, issus de milieu aisé, quittèrent alors le pays pour émigrer aux Etats-Unis, en Australie ou en Europe, jetant les bases d’une diaspora qui n’allait plus cesser de croître.
Malgré tout cela, les années Nasser furent une période de renouveau pour l’Eglise, cela est du à l’extraordinaire énergie et volonté de reforme de sa sainteté le Pape Cyrille VI, reprenant en mains les rênes de la communauté, cet ancien ermite avait pour but principale de rendre vie aux monastères. Avec l’aide de Jeune moine issu des fameuses écoles du dimanche, et désireux de retrouver la spiritualité des Pères du désert, Saint Cyrille VI réussit, en quelques années, à restaurer la douzaine de couvent qui subsistaient. Cette résurrection du monachisme égyptien a eu d’insigne répercussions sur la vie de toute la communauté copte, car toujours en Egypte, les monastères ont nourri un dialogue avec la communauté laïque.
L’arrivée au pouvoir du président Sadate en 1970, mit fin au socialisme nassérien, s’ouvrit vers l’occident et pratiqua un libéralisme économique, qui favorisa la situation du pays. Dans sa volonté de faire la paix avec Israël, le président s’appuya sur le ministre Boutros Boutros Ghali, en bonne partie responsable de l’heureuse issue des pourparlers de Camps David en 1978. Mais la politique de Sadate nourrissait l’intégrisme des fondamentalistes musulmans. Les islamistes réclamaient l’application intégrale de la Sharia (lois du Coran), ne laissant aux chrétiens qu’une place de citoyen de seconde zone. L’attitude de Sadate n’était pas exempte de toute ambiguïté, en effet sa Sainteté le Pape Chenouda III, dont la personnalité bien trempée gêné le président Sadate, fut déposé et exilé dans le désert. De nombreux affrontements sanglants eurent lieux entre chretiens et musulmans. On apprendra plus tard que durant la période de Sadate, rarement les injustices envers les coptes n’avaient été si grandes.
A la mort de Sadate en 1981 assassiné par des militaires islamistes, Hosni Moubarak, son successeur, s’est employé à pacifier la situation et rétablie à la tête de l’église sa Sainteté le Pape Chenouda III en janvier 1985.
Aujourd’hui, les difficultés économiques auxquelles est confronté l’Egypte favorise le discours islamiste, qui présente les coptes comme responsable de tous les maux du pays. L’importance des discriminations que subissent les chretiens en Egypte, dont en témoigne l’obligation d’inscrire sa religion sur la carte d’identité, les nombreuses agression dont sont victimes les coptes, les enlèvements de femmes…explique en grande parti l’augmentation de l’émigration copte. Une importante diaspora s’est constituée aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Europe occidentale, qui n’hésite pas à faire entendre sa voix pour dénoncer, devant les medias internationaux, les problèmes des chretiens restés au pays.
L’importance culturelle d’Alexandrie permet de comprendre aisément pourquoi l’Egypte a fourni à l’histoire de l’Eglise plusieurs de ses plus fameux théologien. Dés le second siècle, la Bible fut traduite en Copte. Des milliers de copies furent faites par des scribes. Saint Marc fonda l’Ecole d’Alexandrie. Composé d’un maître, le doyen et entouré de disciples, cette école est évidemment la première école théologique du monde chrétien. Elle cherche entre autre à concilier la science et la religion et ainsi de pouvoir éclairer l’une par l’autre. Saint Clément d’Alexandrie, mort avant 215 et Origène, qui enseigna dans la première moitié du troisième siècle, figurent sans conteste parmi les plus brillants intellectuels de leur temps ; au second sont dus, notamment, les premiers commentaires chretiens de l’Ecrite Sainte avec plus de 6 000 commentaires.
On peut citer parmi les autres Doyens de cette école : Athënagoras qui était déterminé à lutter contre le christianisme, mais pourtant une fois qu’il a pris connaissance des Saintes Ecritures, il devint un fervent défenseur de la foi, Pantaenus considéré par l’historien Eusèbe comme le plus grand des professeur ou encore Saint Didyme, qui perdit la vue à l’âge de quatre ans mais qui grâce à son désire d’apprendre la Sainte Ecriture inventa une méthode d’écriture gravé, qu’il lisait avec ses doigts, quinze siècle avant le Braille cette technique lui apparaît comme son ancêtre. C’est ainsi qu’il pu apprendre la Bible par cœur ainsi que les doctrine de l’Eglise.
Loin de s’affadir avec la fin des persécutions, cette tradition intellectuelle trouva une ardeur nouvelle pour la défense de la foi. A l’exemple de Saint Athanase, qui comme nous l’avons vu précédemment, lutta contre l’arianisme, et malgré sa vie très agitée il écrivit quatre volumes de la Patrologia gracca, soit près de 5500 pages ! Parmi ses écrits de nature pastorale, relevons les Lettre Festivals : en effet le concile de Nicée avait décidé, pour régler les problèmes de la date de Pâques, que c’était à Alexandrie, à cette époque, capitale intellectuelle et patrie des astronomes, que le Patriarche fixerait chaque année la fate de Pâques, en conformité avec les règles édictées par le concile et d’après les informations que lui fournissaient les savants ; il devait alors en informer d’une part l’évêque de Rome , qui communiquerait cette date aux autres évêques. Malheureusement qu’une partie de ces Lettres Festivals, nous est parvenu, mais cela a suffit à dessiner le portrait de Saint Athanase, savant, défenseur de la foi et aussi excellent pédagogue.
Au départ l’Ecole d’Alexandrie était catéchiste, elle s’adresser à tout le monde et permettait donc d’apprendre la foi chrétienne, sans distinction de culture ou d’age. Vers la fin du deuxième siècle l’école devint véritablement influente, et permit de créer des champs de recherche en divers domaine, ce qui attirait des étudiants de plusieurs nations. Il y avait des cours spéciaux pour les non-chrétiens, des cours de morales chrétienne et des cours avancés. L’Ecole d’Alexandrie n’était pas exclusivement théologique, mais elle étudié également les mathématiques, les sciences, la philosophie…
La prière ainsi que le jeune, étaient partagés entre tous les élèves et les professeurs, ce qui favorisa une excellente cohésion et donc un meilleur apprentissage.
Un autre apport important de l’église d’Egypte au monde chrétien est bien évidemment le monachisme. C’est là en effet, enfoncés dans les déserts de Basse-Egypte ou, au contraire, proche de la vallée habitée de Haute-Egypte, que surgissent les premiers moines. Sans doute, la géographie du pays n’y est pas étrangère : le désert est partout, et les premier ermites n’eurent qu’a s’éloigner quelque peu pour être seuls avec Dieu et isolés au milieu des dangers. Mais justement, cette recherche de la solitude et du combat singulier avec le diable, maître du désert et prince de ce monde, ne peut pas se comprendre sans percevoir l’esprit mystique et la soif d’absolu qui animent le peuple égyptien. Si l’on veut affronter, tout seul, la lutte avec le diable, c’est pour être plus proche de Dieu, en qui seul on met son espoir.
D’après la tradition saint Paul, dit Paul de Thèbes, fut le premier à s’enfoncer dans le désert, dans la seconde moitié du troisième siècle. Au moment de sa mort, il fut rejoint par saint Antoine le Grand qui, ayant choisi le même genre de vie, vivait depuis longtemps en anachorète. Saint Antoine avait commencé par vivre près de son village, en Moyenne Egypte, puis s’était éloigné de plus en plus du monde habité, jusqu'à rejoindre Saint Paul à Thèbes dans le massif du mont Qolzoum, près de la Mer Rouge. Aujourd’hui encore, on y trouve les deux célèbres monastères qui portent leur nom. Saint Antoine trouva un admirateur de génie dans la personne de Saint Athanase, dont nous avons beaucoup parlé précédemment. En effet quand Saint Antoine mourut, plus que centenaire et ayant passé près de 80ans dans le désert, celui-ci raconta dans son livre Vie de Antoine, la vocation et la vie ascétique de celui qui allait désormais être appelé le « Père des moines » et dont le modèle sera suivit par tout les ermites dans leur vie ascétique.
Entre temps avec la fin des persécutions, d’autres égyptiens avaient suivi la même voie. C’est ainsi que, dés les années 320-330 deux centre monastique s’étaient crées, l’un dans le Nord du désert libyen (à l’ouest de la vallée du Nil et a une centaine de kilomètres d’Alexandrie) l’autre en Haute Egypte.
Celui du Nord a pour initiateur Saint Macaire le Grand, chamelier qui connaissait les pistes du désert et qui, de la sorte, put trouver un endroit isolé où il y avait à la fois l’eau indispensable à la vie, des roseaux qui lui servaient de matière première pour le travail manuel, ainsi que la proximité des pistes des caravanes avec lesquelles il pourrait échanger le produit de son labeur contre le peu de pain et de sel dont il avait besoin. Il s’établit dans une vallée désertique nommée Scété et s’y adonna à la prière perpétuelle pendant laquelle il occupait ses main en tressant des cordes avec les roseau qu’il avait cueillis ; ce travail simple lui permettait de suivre simultanément les deux conseil de l’Apôtre Saint Paul qui sont le fondement même de la vie monastique : « Priez sans cesse.» (1 Th 5, 17) et « Ceux-là, nous les invitons et engageons dans le Seigneur Jésus Christ à travailler dans le calme et à manger le pain qu'ils auront eux-mêmes gagné.» (2 Th 3, 12).
Saint Macaire eut vite de nombreux disciples et en quelque années deux autres sites voisins furent occupés : le désert de Nitrie et les Kellia. A la fin du quatrième siècle, plusieurs milliers de moines y vivaient, et l’on venait du monde entier pour s’initier à leur mode de vie, qui correspond à peu près à celui « d’ermite vivant en communauté », chacun vivait chez soit dans une hutte isolée appelée cellule et travaillait de ses mains ; avec un ancien on pouvais éventuellement trouver un ou deux jeunes disciples désireux de s’initier à la vie monastique On se rendait à l’église que pour les offres dominicaux, car les autres temps de prière étaient observé par chacun dans sa cellule. La communauté était fort discrète : elle avait à sa charge l’obligation de trouver des prêtres pour célébrer (en Basse Egypte il y en avait plusieurs dans chaque centre monastique) et d’assurer le service de l’intendance (vendre le produit du travail de chacun et acheter, en échange, le nécessaire) afin que tous aient l’esprit libre pour la louange à Dieu.
Pendant ce temps Saint Pacôme avait fondé en Haute Egypte les premiers monastères cénobitiques, dans lesquels toute la vie était commune, au sens le plus stricte du terme : les moine vivait par maisons de cinquante, chacune sous la direction d’un supérieur, passaient la nuit en dortoir, se levaient et allaient à l’église tous ensemble, travaillaient et mangeaient de manière identique et en même temps. Ces communautés, qui étaient toujours proches de la zone habitées, n’avaient pas de prêtre (pas même le supérieur) et se rendait donc à l’église paroissiale pour les office ou bien il invitaient un prêtre venir célébrer chez elles. Toutes les « maisons » étaient regroupées hiérarchiquement et dépendaient, en dernier ressort, du supérieur general, saint Pacôme et ses successeurs. Elles formaient un véritable empire en Haute Egypte, secours pour les affamés en temps de disette et refuge des malheureux.
En outre, on ne peut pas oublier de citer le très grand nombre d’ascète qui vécurent près des villes, seuls, en ermites, ou à plusieurs, regroupé dans de petits monastère urbains : ils assuraient l’indispensable service d’une présence spirituelle à laquelle on pouvait demander un conseil, et qui manifestait visiblement l’appel du Seigneur au milieu de la vie des hommes. Le désert était loin, et s’y rendre constituait un véritable pèlerinage, alors que le peuple égyptien était assoiffé de recevoir « une parole de vie » ceux qui ne pouvaient pas se rendre jusqu’aux grand monastères étaient heureux d’aller chercher la bénédiction des moines proches de chez eux.
Cette floraison spirituelle ne pouvait manquer de faire naître une abondante littérature monastique qui, de nos jours encore, est une des sources d’inspiration les plus sure pour la théologie de la vie religieuse et pour la spiritualité chrétienne tout court. Nous pouvons cité comme ouvrage, Vie d’Antoine écrite par Saint Athanase, Vie de Macaire, Vie de Pacôme, mais il faut surtout citer les Apophtegmes, courtes historiettes ou sentence de moines célèbre qui, mieux qu’un long discours, nous ramènent à l’essence même de la vie chrétienne. A titre d’exemple, en voici une qu’on rapporte à Saint Arsène (lequel avait été un des grands personnages de la court impériale, avant de toute quitter pour se retirer au désert) : « Un jour, à Scété, Arsène était malade, et il eut besoin d’un peu de pain et de froment. N’ayant pas de quoi en acheter, il en reçut l’aumône de quelqu’un et dit alors « je te rends grâce, Seigneur, de m’avoir jugé digne de recevoir la charité par ton nom » ».
Cette littérature spirituelle fut diffusée aussi en Occident, d’abord par les écrits de Jean Cassien (fondateur de monastère à Marseille et auteur des Institution monastique et des Conférences, dans lesquelles il rapporte les expériences spirituelles des dix années qu’il avait passées en Egypte) puis par de nombreuses traductions latines. Au cours des siècles, les Eglises latine et copte accentuèrent différemment la vie monastique : en Egypte, la vie cénobitique des monastères pacômiens finit par disparaître complètement, par suite des circonstance, et seuls subsistèrent les couvents du désert, ceux de Scété et de la Mer Rouge. De son coté l’occident, grâce notamment à Saint Benoît, organisa la vie religieuse presque exclusivement d’après le principe de la vie commune et développa plus tard les ordres apostoliques, inconnus en Orient. Aujourd’hui pourtant, les contraintes de la vie moderne nous rapprochent ; alors que les chretiens d’Occident redécouvrent la nécessité de la vie contemplative et de la solitude avec Dieu, l’Eglise copte a fait un grand effort pour faire profiter tous les chretiens des richesses spirituelles de ses moines. De nos jours, en effet, ceux-ci publient des livres et des revues de spiritualité, assurent la direction spirituelle de prêtre et de laïcs en grand nombre (ce qui est devenu possible grâce aux moyens de communication), et se sont même vu confier par le patriarche des œuvres de mission hors du Pays. Fidèles à l’esprit de Saint Antoine et de Saint Macaire, Ils y joignent le sens de l’organisation de Pacôme, et le souci du service qu’assuraient les monastères urbains.
L’art Copte et son histoire couvrent une ère importante dans l’histoire égyptienne. L’art copte comprend les dessins et gravures sur les linceuls et textiles de lin et de laine.
Les coptes se sont aussi distingués dans l’art de l’architecture et de la décoration, soit avec les pierres ou le bois comme sur l’ivoire. Les couronnes des colonnes pierreuses étaient décorées par des formes de paniers, des vignes avec ses feuilles, des branches de palmiers etc. Les seuils étaient décorés par des dessins de vignes, de troupeaux, de végétaux, de poissons et d’oiseaux. Ils se sont aussi surpassés dans la gravure du bois, dans l’ivoire, dans les dessins sur les voiles des autels, et tout autres tissus nécessaires lors des offices.
L’art Copte est un art égyptien authentique exprimant l’environnement égyptien. Il s’est imprégné d’une forte personnalité artistique et malgré les nombreuses autres civilisations qu’il a pu côtoyer, il a sut en prendre le bon sans jamais remettre en cause son identité. L’art Copte c’est peu a peu éteint avec l’arrivé des arabes dans le pays, à ce moment là, les fabricants préféraient utiliser l’art islamique, qui se vendait mieux, et remplaça ainsi l’art copte.
Les fresques :
L’art de la fresque était aussi connu des Coptes, qui utilisèrent ce procèdes pour décorer les dômes et parois les murs de leurs églises. Sur une couche de boue ou de plâtre qu’ils avaient préalablement recouvert d’un enduit, les artistes peignaient des sujets essentiellement religieux : le Christ, la Vierge, les Apotres, des Saints et des Martyres.
Les travaux en bois :
Comme leurs ancêtres, les menuisiers coptes, ont travaillé avec beaucoup d’intérêt et de goût, et leur connaissance étendue sur les différentes qualités du bois ne fait aucun doute.
Parmi les travaux les plus intéressants exécutés en bois, il faut signaler les fenêtres coptes. Ceux-ci se composent de plusieurs petites pièces de bois incrusté, assemblées en forme de croix et portant des textes coptes ou arabes. Les portes comme les plafonds sont fabriqués selon un même procédé. L’assemblage est effectué sans clous ni colle, mais une place suffisante est laissée au bois pour s’étendre et se contracter suivant les changements de température. Le travail du bois que nous appelons « arabesque » s’inspira probablement de ces panneaux qui remontent pour la plupart aux IIIe et IVe siècles.
Les poteries :
On sait que les Egyptiens ont excellé dans l’industrie de la poterie depuis la Préhistoire. La boue, les alluvions du fleuve et l’argile en constituaient une mature première à disposition. L’industrie en fut florissante jusqu’au XIIIe siècle. D’énormes jarres aux formes variées étaient utilisées dans les monastères et églises, principalement pour contenir le vin de messe. La plupart de ces récipients étaient décorés de motifs divers, auxquels s’ajoutent parfois des représentations de saints ou de moines. Une importante collection de lampes en provenance de monastères et d’églises a été conservé et exposé dans différents musées. Leurs décorations sont souvent aussi symboliques (grappes, croix, oiseaux) et s’accompagnent de textes coptes. Quelques-unes sont en faïence, aux vives couleurs bleues et vertes.
On a également retrouvé, des bouteilles, appelée « ampoules de Saint Menas », du faut qu’elles représentent généralement ce saint homme avec a l’arrière deux chameaux. On sait que les pèlerins visitant le monastère de St Menas situé dans le désert, à 50Km à l’Ouest de Alexandrie, avaient coutume de remplir ces « ampoules » d’une eau bénite jaillissante de la source qui se trouvait près de la tombe du Saint et dont la vertu était de guérir les maladies.
Les verres :
Les coptologues ont souvent mentionné l’importance du travail du verre pour les couvents du Ouadi Natroun, ce que les récits de voyageurs ont, par ailleurs, confirmé. Les fouilles effectuées sur le site de Saint Menas, révélèrent des fragments de cases et de calices en un verre très fin. De même, en Haute Egypte, les recherches ont prouvé que durant l’époque copte, l’industrie du verre y était très prospère : à plusieurs reprises au VIe siècle, il est fait allusion à des monastères portant le nom de « Deir el-gisaz » (gisaz étant, en arabe, le terme pour designer le verre).
Les Sculptures :
Les Egyptiens, on le sait, ont été les premiers à employer la pierre dans la construction de leurs édifices. Les énormes monuments qu’ils ont érigé ont, depuis l’antiquité classique, impressionnés les voyageurs. Par la construction de leur églises et de leurs monastères, les Coptes ont continué cette longue traditions.
Evidement les sculptures que l’on peut voir exposées dans les musées sont de dimensions modestes et ne peuvent être comparés aux œuvres monumentales que renfermaient les temples pharaoniques. Il faut dire aussi qu’elles répondaient à d’autres besoins. Ce qui est présenté dans les musée, constituaient le plus souvent, des parties de monastères, d’églises ou de monuments à présent détruits.
Calcaire, marbre et granit étaient des matériaux couramment employés dans la sculpture. Les décorations sont souvent géométriques ou floraux. Quelques passages de l’histoire biblique ou même de la mythologie grecque, ont aussi été représentés en sculpture.
Les Manuscrits :
Par son industrie du papyrus, l’Egypte connut une très grande réputation dans le monde antique. Non seulement ce support pour écriture était utilisé en abondance par les scribes locaux, mais il était encore et pour des besoins analogues, exporté. Son emploi dura approximativement jusqu’au Xe siècle, époque après laquelle il va être remplacé par le parchemin et les peau de gazelles préalablement préparées en tranches très fines salées et séchées. Les Coptes, jusqu’à une certaine époque, continuèrent d’utiliser le papyrus pour écrire. Ensuite, ils le remplacèrent par le parchemin et enfin par la toile.
Le manuscrit en parchemin le plus tardif encore préservé, se trouve dans un monastère du Ouadi Natroun et remonte à l’an 1181.
L’apparition du papier en toile peut être considérée comme une véritable révolution. Sa fabrication n’a pas arrêté de s’étendre depuis le début du XIIIe siècle.
L’encre était composée de plusieurs « ingrédients » auxquels on ajoutait de la gomme, quelques encriers nous sont parvenus et portent encore des traces d’encre. Les anciens monastères étaient les centres du savoir et d’éminents copistes s’y trouvaient parmi les moines. Le copiste utilisait le roseau comme instrument d’écriture, qu’il plaçait après emploi, dans des boites en bois ou en cuir. C’est aussi dans les monastères que la reliure pris son essor.
D’autre matériaux, comme la poterie (Ostraca), la pierre (Palette)s et bois (Tableau) servirent de support pour l’écriture.
Les textiles :
La toile est connue en Egypte probablement depuis la 1ere dynastie (vers 3000 avant notre ère).
Les fils de laine ou de végétaux comme le lin, étaient filés à l’aide de fuseaux et le tissage se faisait sur des métiers. Il est bien connu que les anciens égyptiens étaient très adroits pour le tissage des toiles et autres textiles. Ils ont même excellé dans la confection de tissus transparents.
En fait, l’Egypte pendant la période chrétienne, fut surtout un centre de tissage de la toile et de la laine. La tapisserie, bien que connu durant cette période, ne fut pas très abondante. Il est important de souligner que des plantes et racines poussant en Egypte, étaient utilisées pour la teinture des étoffes. L’alun, déjà employé au temps des Pharaons, se retrouve encore pour le même usage durant la période copte, l’artisan a dans son travail, été influencé par le style anciens et les motif hellénistiques. Les thèmes relatifs à la Bible et aux Evangiles sont cependant nettement prédominants.
Les icônes :
Me mot « icône » signifie image pieuse. Ces représentations aidèrent les fidèles à mieux comprendre la nouvelle religion. Bien des thèmes servirent alors à illustrer les icônes : la Nativité, le Christ, la Vierge Marie, les Apôtres et les Saints, bref autant de sujets que reprirent fresque et statues. C’est sans doute aussi pourquoi, après qu les temples païens furent transformés en églises, les parois décorées de reliefs pharaoniques furent recouvertes d’une couche de plâtre, support sur lequel apparurent alors des scènes bibliques.
Par la suite, églises et couvents furent décorés de la même façon. Les icônes étaient généralement accrochées aux murs des églises (sanctuaires et iconostases). Elle remplacèrent parfois les fresques, surtout lors des persécutions qui enchaînaient la destruction des lieux saints : l’avantage de l’icône est qu’elle était transportable. A l’époque copte, se dégage de ces images pieuses ; beaucoup de piété et d’humilité.
Ce ne sont jamais les icônes elles-mêmes qui sont adorées mais ce qu’elles représentent, le personnage ou l’événement. L’icône n’est qu’une fenêtre sur le monde spirituel qui aide le croyant à contempler les sujets spirituels et à le préparer dans sa prière.
Les travaux en metal :
L’art du métal fut florissant pendant toute la période copte, l’artiste sut aussi manifester de grands dons pour le décor des objets qui étaient exécutés. Vaisselle et ustensiles divers présentaient le plus souvent une ornementation en relief ou en gravure. La ciselure aussi appliquée pour des objets de culte, comme les croix. Dans l’architecture, le métal fut aussi employé pour la décoration des portails (bande avec inscriptions sur bronze).
La musique copte :
Les hymnes coptes sont des chants liturgiques conservés par l’Eglise Copte Orthodoxe depuis 2000 ans. Ils ont survécu de génération en génération par la transmission orale. La plupart des chantres ont longtemps été formée par des aveugles car leur cécité leur donnait une aptitude exceptionnelle à mémoriser un grand nombre de textes, parfois jusqu’à 575 hymnes. Grâce aux études musicologiques, la correspondance des hymnes coptes avec les règles musicales concernant mesures, rythmes, gammes, cadences et proportions de la phrase musicale a été révélée.
Le Docteur Raghib Muftah musicologue copte déclare : « La recherche scientifique prouve que la musque de l’Eglise Copte est la musique ecclésiastique la plus ancienne qui existe aujourd’hui et elle constitue la plus vieille école de musique que le monde possède actuellement. L’Eglise Copte a su préserver cet héritage de musique ecclésiastique monumental et inestimable, grâce à sa nature conservatrice héritée des temps les plus anciens »
Les hymnes sont accompagnés par des cymbalettes et des triangles pour accentuer le rythme. Quelques hymnes coptes comme «Golgotha», «Epouro» et «Bekethronos» ont leurs racines dans la musique pharaonique sacrée qui date de quelques mille ans.